voilà voilà,
après 1 mois de présence j’arrive enfin à me reconnecter à ce fameux blog où j’ai pu suivre vos péripéties et voir les magnifiques paysages qui vous entourent.

Dur dur de résumer 1 mois de séjour… bien que je vive bien moins d’aventures que nos deux vietnamiennes ou vous tous éparpillés dans l’immensité de l’amérique latine ! J'avoues que pour beaucoup d'élément je pourrais faire les mêmes descriptions que Véro en Rep Dom (surtout sur le plan de l'environnement, les animaux, la présence de la réligion islamique...).

Pour encore quelques jours je vis dans une famille du quartier de Médina Gounass, qui connaît les mêmes problèmes que ceux où je travaille. Maintenant que les nuits se font plus chaudes, nous sommes 4 à partager la pièce qui dispose d’un ventilo de plafond : salon où l’on pose un matelas tous les soirs, on s’y cale à 3 et la 4ème dort sur le canapé.
Le café touba (plutôt amer et épicé) que l’on me sert le matin est généralement très sucré (les filles mettent généralement 6 ou 7 sucre par tasse), mais maintenant, je mets les doses qui me conviennent. je n’ai pas de clés, donc je suis parfois obligée de réveiller la mère de famille vers 9h quand je veux partir bosser, pour qu’elle ouvre de l’intérieur.
Je profite de ce détail (fermer tout à clé) pour vous raconter une anecdote parce que je vois l’utilité de se protéger des voleurs, maintenant que j’en ai arrêté un en pleine nuit ! 3h du matin, la lumière de son cellulaire pour repérer ce qui l’intéressait et un bâton rallongé d’un crochet en fer pour soulever et récupérer ce qu’il pouvait de la fenêtre… munie de barreaux assez serrés !
Bref, IMPOSSIBLE de partir le matin sans mon ndekki (ou déjeuner pour les québécois). Ici, pas de nutella, pas de beurre d’arachide, mais une sorte d’entre deux : du chocolat à l’arachide qui se tartine. Soit c’est ça, soit c’est du beurre, dans quasiment une demi baguette de pain (le seul truc qui puisse rappeler des odeurs de France).

Côté stage, c’est moi qui me fixe mes horaires, mais vu le boulot à abattre seule (pas de superviseur et pas encore rejoint par les 2 autres stagiaires), c’est du 9h30-14h,repas chez la famille du président de l’asso qui met à dispo un bureau pour moi, puis 15h-19h30 ou 20h !
Je marche majoritairement et ne sors que très exceptionnellement des quartiers de la banlieue où je vis et travaille (même les fins de semaine !).

En allant à Dakar… les embouteillages de Montréal m’ont paru bien dérisoires : en plus d’aller lentement et de respirer constamment (parce que les car rapides n’ont pas de vitres) les pots d’échappement d’essence ou gaz bien noirâtres, les véhicules doivent contourner tout ce qui est au milieu de la chaussée : voitures, camions ou même gros trucks en panne, travaux, ordures (qui servent à certains endroit de terre plein central…) etc.
Ma pensée et mon coeur d’ « environnementaliste » ont fait un bond en voyant au milieu d’un stock de paille (pour les chevaux je pense) un empilement de pneus devant une sorte de magasin. Une allumette ou une cigarette mal éteinte, et vous voyez les dégâts !
Au contraire, une journée de travail a bien commencé quand un jour, j’entendais klaxonner de loin, sans arrêt. Quand j’ai enfin vu ce qui faisait ce vacarme, toutes mes pensées (pollution sonore…) ont disparues : c’était le camion de poubelle qui appelait les gens et attendaient qu’ils arrivent avec leur seau !
Mais bon… c’est quand même loin d’être l’habitude et les rues sont totalement jonchées de détritus. Et quand je vois l’état des quartiers dans lesquels je travaille… c’est vraiment désastreux ! Etant donné que pendant les pluies l’eau stagne dans les points bas, ils ont tenté de remblayer pour se mettre les pieds hors de l’eau. Mais… s’ils ont utilisé du sable en partie, ils se sont aussi servi de ce qu’ils avaient sous la main : les ordures. Imaginez un peu : remblayer des zones inondables avec tous les déchets possibles et imaginables ! beau cocktail dans une zone où l’assainissement est inexistant et où l’eau arrivant au robinet provient de… (?).
Après ces constats, je ne pouvais que prendre part à l’initiative menée par une jeune asso locale de jeune. 2 jours de SET SETAL (nettoyage) du bassin de Nietty Mbar, pour enlever les sur les rives (et à l’intérieur, véritable sédimentation !) et à la surface. Voici d’ailleurs quelques photos… pas des miennes puisque mon appareil est en transit entre Sherbrooke et ici.

Malgré tout, il y a 2 semaines, enfin j'ai pu prendre un vrai week-end.
J'ai profité du fait qu'il y avait le festival de jazz de St-Louis pour prendre quelques jours de pause (et mon superviseur de stage a sauté sur l'occas pour prendre les vacances qu'il n'avait pas prises depuis 5 ans!). Je suis partie le jeudi dans l'aprèm et suis arrivée après quasiment 7h de route. Le retour lundi a quand même été plus rapide (5h).
J'ai pu prendre quelques photos puisque mon superviseur avait amené le sien.

Voici donc... ce qui ne fait pas du tout parti du quotidien : maison colorées, barques de pêcheurs et odeurs de mer, chambre dans une superbe maison d'hôte (pas trop cher!) avec douche et toilettes!!!

ça changeait de mon quartier inondable, où alternent bassins d'eau souillé et tas d'ordures par-ci par-là, maisons détruites, à moitiés envasées ou reconstruites au-dessus du niveau des précédentes inondations (enfin... les murs, mais les sols eux, sont toujours aussi bas!).

Un peu plus d’action dans mon stage (qui empli totalement mon quotidien en fait) depuis cette fameuse journée de l'environnement (5 juin, vendredi dernier!). je voulais juste aller voir s'il se passait quelque chose au niveau de la mairie (rien), mais à côté se tenait un forum sur la gestion participative des inondations en banlieue. Autrement dit : totalement pour moi!
je me suis pointée comme une parfaite inconnue de tout le monde et ai fini mercredi dernier dans les bureaux de la direction de l'urbanisme à rédiger le document officiel qui sera transmis au président de l'assemblée nationale, au premier ministre, voire même au Président de la République. mais ce n’était pas dans le cadre strict de mon stage… Simplement le moyen de faire des contacts, de diffuser les infos lues dans les études lues et de faire parler du projet.

C'est là aussi que j'ai rencontré les jeunes qui ont mené l'opération Set Setal. Après ma participation ils ont insisté pour que je reste : à la soirée, puis dormir une nuit, puis toute la semaine, et, pour couronner le tout, ils organisent demain (le 17 juin) une soirée pour mon anniversaire! exactement ce que l'on appelle le Téranga sénégalaise (hospitalité; et je dirais même générosité!). De passer du temps avec des jeunes, ça change et surtout ça me permet de sortir de ma routine, et découvrir leurs habitudes.

Notamment côté fiesta... loin de l'alcool, mais ampli de tamtam : impossible de décrire leur danse! l'une après l'autre au centre du cercle immense des spectateurs, les filles font des mouvements désarticulés dans tous les sens... vraiment impressionant! c'est le lambal lakh... plus tard c'est le tour des gars, et enfin les deux sexes se rejoignent (uniquement par paire, ou deux filles sur un même gars) avec des déhanchés osés et des mouvements très hots! je ne me suis pas jetée dans la fosse aux lions...

Sinon, j’ai enfin réussi à avoir le suisse qui joue un peu le rôle de superviseur : les choses s'éclaircissent et je sais un peu plus à quoi je dois aboutir dans les prochains jours-semaines.
Et puis il m'a appris que l'appart qu'ils ont prévu pour les stagiaires (moi + 2 gars qui arriveront en juillet) est tout équipé comme un appart européen! alors je pense que ce sera pas mal de passer à une chambre perso avec lit et à une cuisine... parce que même si je récupère les bouts de salade et légumes que les sénégalais mettent de côté, c'est pas super équilibré comme alimentation (riz plein d’huile tous les midis et gros repas de mil, riz, pâte souvent sans verdure…) ! Enfin, malgré tout, c'est très sympa d'être chez l'habitant (5 enfants et pas mal de rires!), mais pour le taff ce sera quand même plus adapté! et j'aurais une plus grande autonomie (appréciable).

en espérant pouvoir vous donner des nouvelles plus régulièrement dorénavant,
Ciao ciao à tous, des bisoux, aux 4 coins du monde!
au plaisir d'avoir de vos nouvelles et de vous revoir...